SIONGRIE 2008

BIG trip - Daniel Gobert - jour 1

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Mercredi 13 août 2008

Ce B.I.G essuie salement

Pour ceux qui ont bien voulu faire l'effort d'analyser le jeu de mots du titre, ils comprendront que ce mercredi m'emmena en Suisse allémanique.

Parti dès l'aube , à 5h30 du matin, partagé comme chaque fois entre un sentiment de culpabilité de laisser ma petite famille seule et loin de moi pendant 8 jours et un sentiment d'envie d'en découdre avec des BIGs rêvés sur cartes et sur papiers, j'avais parcouru le traditionnel chemin des écoliers autoroutiers dans la Peugeot 207 de location Europcar : Namur, Arlon - Luxembourg - Metz - Strasbourg - Colmar - Basel (Bâle).

Le douanier de service me colle en haut à gauche du pare-brise, la vignette d'usage. A noter qu'à la fin du périple qui va m'emmener dans 9 pays différents, je me retrouverai avec deux vignettes à gauche , deux vignettes à droite et un papier ad hoc pour les autoroutes hongroises en sus. A noter aussi que seules les frontières suisses présentent encore un contrôle, toutes les autres se passant sans la moindre présence policière.

Passé Bâle, je quitte l'autoroute pour garer ma voiture sur un parking près de l'église du très allémanique village de Balsthal, au pied de mon premier BIG envisagé : le Passwang, versant sud-est. Pas très long (9 km) avec 6 km de faux-plat pour commencer, on ne peut pas dire que je rentre directement dans le "dur" du voyage. Seuls les 3 derniers kilomètres présentent un pourcentage valable dans un très beau cadre verdoyant et ouvert. Le sommet est plus confidentiel puisqu'à la sortie d'une courbe à droite, on se trouve face à un mini parking, une plaque sommitale et ... un tunnel. Si le "+1" fut réalisé sans difficultés physiques, le moral fut plus pénible, marqué par un appel téléphonique de Nathalie qui s'inquiétait d'avoir été débitée deux fois sur son compte de tous ses retraits en France lors des vacances familiales (nous apprendrons par après que nous n'étions pas les seuls à avoir subi cette énorme bévue des banques françaises) et par une cale de ma chaussure gauche qui me jouera des tours tout au long du voyage. Les vis de cette cale ont tendance à se dévisser. Aussi les avais-je revissées à fond, mais hélas trop fort et quelques millimètres trop à droite. Ma jambe n'était plus dans l'axe et j'ai craint sur les 3 kilomètres pentus de me soumettre à une tendinite pour toute la suite de l'aventure. Heureusement, j'ai trouvé une solution pour la suite et la tendinite n'apparut jamais : je revissais à chaque début d'ascension, faiblement mais suffisamment pour qu'elles tiennent le temps de l'aller-retour.

La pancarte du sommet au Passwang, à l'entrée du tunnel.

Bref, ce premier BIG m'avait pris une heure, entre 11h45 et 12h45. De petites pancartes indiquant les kms 96,97 jusqu'à 101 au sommet vous accompagnent le long de cette jolie montée. Je rappellerai pour terminer sur le Passwang que c'est enfin sa réussite à ma 5e tentative. En effet, je l'avais déjà programmée 4 fois mais l'avais loupée pour diverses raisons : manque de temps, météo épouvantable, erreur de parcours, col fermé,... Mais cette fois-ci, ce fut la bonne !

Je reprends alors l'autoroute vers Bern et son trafic urbain, avant de descendre vers Riggisberg. Je profite de la traversée d'une ville pour effectuer le change de mes euros en argent suisse car la chambre d'hôte réservée à Sion devra se régler en cash. Je gare ma voiture dans un parking de supermarché à Riggisberg et j'entame ma deuxième et dernière ascension du jour à 14h30 : le Gurnigel Pass. On grimpe d'abor un premier col dont j'ignore le nom, on redescend quelque peu jusqu'au réel début de la montée où la pente se marque de façon très nette. La Suisse organise chaque année des ascensions chronométrées dans plusieurs de ses beaux cols ou stations. Le Gurnigel Pass jouit ainsi de marquages au sol. J'ai pu repérer les indications Swisschrono des kms 8,7,4,2 et 1. Cela aide pour le moral car le 10% y est régulier. C'est déjà autre chose que le Passwang, mais ma cale ne me pose plus de problèmes et je me réjouis d'avoir mis le doux Passwang en premier lieu pour ma période d'adaptation à la montagne de ce premier jour. Au km O, on arrive à la Gurnigel haus, sans doute le lieu de l'arrivée du chrono. Le col en lui-même est toutefois encore 1 petit kilomètre à 3% plus loin et ne se manifeste que par la présence d'un bar et d'une mini terrasse ensoleillée à 1600m d'altitude. J'enfile mon survêtement pour la descente. La journée est encore longue et je ne peux pas rester en cet endroit paradisiaque. Snif ! Enfin, le moral est bon, puisque le "+2" est dans la poche !

L'endroit exact du col au Gurnigel avec le châlet et sa mini terrasse à l'arrière.

Après 50km de nationale un peu tourmentée, je retrouve l'autoroute et descends sur Montreux où je dois amener le reste des aut-collants au manager Ard Oostra, hollandais de souche, émigré près du Lac léman depuis de nombreuses années. J'ai mis une heure dans Montreux à trouver le chemin du bout du monde où Ard réside à Brent. Cul-de-sac caché au détour de multiples virages sur la corniche escarpée du col de Jaman, la rue de la maison de Ard est peu peuplée. La vue dont il jouit à travers une baie vitrée sur le lac Léman et ses environs est absolument magnifique. Nous discutons une demie-heure autour d'une bière de la Suisse romande, de sa vie helvète et du challenge BIG de manière très agréable en compagnie de sa mignonne petite fille. Il m'apprend déjà que la météo sera mauvaise vendredi et qu'il ne nous rejoindra que dans le cas contraire. Heureux d'avoir fait sa connaissance, je le quitte et reprends l'autoroute une dernière fois.

J'arrive à Vétroz près de Sion vers 21h. Je connais bien l'endroit pour avoir séjourné avec ma famille dans un châlet du camping Botza où se déroulera le carrefour BIG il y a trois ans. Je trouve facilment la rue du Pont et suis accueilli de manière très aimable par Madame Moren, la tenancière de la maison d'hôte. Ma chambre est sympathique avec un poste de télévision qui a la charmante idée de contenir la chaîne belge francophone. Je vais pouvoir suivre les athlètes belges aux J.O de Pékin lors de mes quelques rares moments de détente. Comme il est tard, je vais rapidement faire un tour du camping à 1km de là mais ne vois personne que je connais et ne trouve plus que le Mac Donald d'ouvert dans le coin pour manger ce soir. Tant pis, ce sera peu consistant et peu diététique mais c'est mieux que rien ! Dodo, demain est un autre jour !