SIONGRIE 2008

BIG trip - Daniel Gobert - jour 8

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Mercredi 20 août 2008

Mes premiers slovaques

Dring, ici, Gabór Kreicsi, le réveil-matin automatique des grands jours. Et c'est parti ! On part avec les deux voitures. Hier soir, on a quitté Ferenc qui partait retrouver sa famille et Janós. Aujourd'hui, en Slovaquie, on retrouvera Csaba et on aura le grand honneur de rencontrer le N°1 hongrois du BIG, Gabór Györgyi, parti en vélo de son domicile près de Budapest pour grimper le Sitno avec nous. Il retournera ensuite par le même chemin alors que nous devrons encore aller attaquer le Skalka. Le dernier membre de la tribu de Salgotarjan, stván Ispán, dit "strong man" va aussi se joindre à nous pour cette dernière journée. Les deux jours précédents, il travaillait. Il est conducteur d'ambulance. Un homme rapide et fort, très fort. Trop costaud pour les hauts pourcentages, mais il passe tout !

Le temps de faire des adieux sincèrement émus à mes charmants hôtes de Salgotarjan, on longe la frontière slovaque vers l'ouest. Je reviens enfin sur mes pas. On franchit sans douaniers la frontière slovaque et gabór me fait encore le cadeau de me payer la vignette slovaque, c'est trop d'amabilité envers moi; je ne peux que m'incliner devant la gentillesse hongroise. On monte au nord sur une petite route quand soudain, nous dépassons un vélo chargé avec un cycliste portant un cuissard du BIG et un maillot aux couleurs hongroises. Salut, monsieur Györgyi, on se retrouve au carrefour prévu.

Première rencontre avec Gabór Györgyi au carrefour de ... l'arbre.

Ce carrefour se situe juste au sud du petit village de Svety Antón, sans indications pour le Sitno. Je disais à tous mes collègues du BIG, le Felsö-Borovnyak hier ou le Sitno aujourd'hui, je serais venu seul, jamais je n'aurais trouver. Alors, on décide de mettre l'autocollant sur un arbre à ce carrefour. C'est là que sur la gauche en venant du sud, vous prenez en épingle un virage près de l'arbre à l'autocollant pour entamer le chenim unique vers le sommet du Sitno.

Un auto-collant sur un arbre, pour, cette fois-ci, indiquer le pied.

Le Sitno, ce n'est pas du facile. On démarre directement dans le rouge avec du 15%, on traverse un village sur un petit replat, on repart avec un bon pourcentage avant, lorsque la route se dégrade quelque peu tout en restant suffisamment bonne pour être roulante, redémarrer par assauts successifs de murs entre 15 et 12% de quelques centaines de mètres. Attention, le dernier kilomètre prend près de 130m et le dernier virage est terriblement pentu. La route est tranquille et on voit très bien l'antenne sommitale tout au long de la montée ainsi qu'au pied. On sait où on va, juste au-dessus de 1000m.

Murs successifs vers antenne.

Au sommet, les écarts sont très importants. J'y fus devancé par un Gabór Györgyi, terriblement affuté prenant des films en roulant à une main sur du 15% et discutant le coup en anglais avec moi. Gabór Kreisi arrive ensuite ainsi que Csaba complètement épuisé car il n'a qu'un 42 à l'avant. "Je n'ai posé le pied par terre qu'une seule fois", nous souffle-t-il avant de s'écrouler dans l'herbe sommitale qui mène à la cabane du Sitno au moyen d'un petit sentier de 100m. György Domonkos arrive un peu plus tard, ainsi qu'István Ispán et nous attendons longuement Gabór Vincze, qui s'est hissé au sommet sur son VTT avec beaucoup de courage car c'était très dur pour lui. Bravo à tous !

Daniel Gobert et Gabór Györgyi derrière István Ispán et Csaba Hollo-Vasko vers le Sitno.

Au sommet, on se plaît à rester dans l'herbe fraîche qui nous tempère alors que le soleil frappe fort. Les pourcentages de Sitno : c'est quand même quelque chose par endroits.

Au bout du Sitno !

Nous redescendons vite. Enfin, moi plus lentement, vu les trous et mes patins usés. Nous disons au revoir à Gabór Györgyi et nous partons au nord vers Kremnisca pour attaquer le Skalka, le dernier BIG de mon Siongrie Tour.

C'est le moment choisi par Gabór Kreicsi pour le seul loupé dans son incroyablement précise organisation : à un carrefour, il continue tout droit et s'engage dans un défilé de courbes avant de nous entraîner dans un village perdu du bout du monde et un cul-de-sac ! Demi-tour, recherche de l'autoroute, sortie vers Kremnica. ici, le BIG est évident. Dès l'entrée de la ville, on annonce la station d'hiver sur des panneaux lumineux. La route pour la station de Skalka est ouverte. Le dernier épisode de mon Siongrie s'annonce, le dernier chapitre d'une très belle histoire va s'écrire.

 

Après un petit passage pavé par les ruelles de la cité, nous entamons l'ascension. Csaba profite du premier kilomètre pour faire fonctionner son cassetophone et m'interroger tout en roulant sur le vélo, le cyclogrimpisme, le pourquoi du comment afin de faire passer ces 5 minutes à ses élèves. On s'amuse beaucoup ! Puis, il redescend avec le groupe à l'arrière ca j'ai envie de foncer pour ce dernier effort. Mon hôte Gabci me rejoint et nous montons à près de 15km/h sur une pente régulière à 6-7% durant 10 bons kilomètres.

Le bout de mon rêve !

Un petit arrêt pour lever mon vélo devant la plaque aboutissement de mes efforts. Puis, un dernier dédale de chemins un peu muletiers, un peu revêtus pour rejoindre le vrai sommet, à nouveau militarisé avec une belle antenne TV pour matérialiser l'arrivée.

Sommet militarisé du Skalka pour Gyorgy et Csaba.

Gabór et moi, en attendant les autres, dialoguons de façon plus intime sur des sujets plus personnels car bientôt, nous allons nous quitter. Il me dit déjà qu'ils seront l'an prochain à Sonthofen , au rendez-vous officiel cette fois ! Nous descendons, nous changeons de vêtement à Kremnica. C'est l'heure des adieux ! Un petit mot pour chacun que j'essaye d'être juste, mais c'est trop court, je n'ai pas assez de temps pour les remercier de cet accueil chaleureux, fier et organisé qu'ils m'ont réservé. J'ai beaucoup de respect pour vous, amis hongrois du BIG. Vous êtes une grande nation du BIG, croyez-moi ! Ils repartent vers la Hongrie, je repars à l'ouest. J'en ai pour 1300km de route.

Sommet symbolisé par une fin victorieuse du Siongrie.

Retour situé en voiture entre 15h le mercredi 20 et 8h le jeudi 21. Marquée par des difficultés de directions en Slovaquie quand des directions en plein milieu d'une nationale sont barrées sans indiquer d'alternative. Cartes à l'appui, on fait des détours et on s'y retrouve; marquée par un bouchon d'une heure à la frontière avec la Tchèquie, marquée par une recherche d'une heure de l'entrée de l'autoroute à l'est de Brno. Marquée par la belle et rapide autoroute de Prague, les interminables kilomètres allemands, le retour au petit matin d'une radio belge en langue française et la retrouvaille des miens, le larmes aux yeux, le coeur serré. heureux du vécu, heureux d'être revenu. Heureux de l'avoir fait, heureux mais épuisé.

Je mettrai une semaine pour récupérer. Normal, le 24 août, avec mes 5 enfants (les 3 plus grands accompagnés de l'élu(e) de leurs coeurs) et ma dulcinée à table, nous fêtions mes 50 ans. J'ai eu une pensée pour ceux qui m'avaient souhaité un heureux anniversaire comme Etienne et Gabór, les deux organisateurs de ce premier carrefour. D'abord la fête d'anniversaire, au retour, me répétait ce dernier.

Les bigs ont défilé et les noms dans ma tête se sont mis à tourner : un autre demi-siècle est annoncé ! On est vieux si on grille la vie, on reste jeune si on vit Siongrie...