SIONGRIE 2008

BIG trip - Daniel Gobert - jour 2

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Jeudi 14 août 2008

8h de vélo

A 7h, heure prévue, je descends déjeuner, accueilli par la gérante. Je m'installe seul dans la véranda. Arrive une 2e personne, habillée en cycliste, qui me dévisage et me demande "Daniele ?". "Si!". C'est Gabriele Brunetti qui loge pour deux nuits dans la même pension que moi. Nous faisons connaissance mais entre cyclogrimpeurs, on passe rapidement à l'essentiel, les ascensions en Europe, surtout en Suisse et en Italie, leurs beautés, leurs difficultés, le choix des 1.000, et tout cela en anglais.

A 8h, il est temps d'aller au camping au rendez-vous avec les autres. On y retrouve Etienne Mayeur, les deux Dominique (Jacquemin et Vanstiphout), le français Marc Séguy, Wim Van Els, qui tous, aujourd'hui ont un programme différent du nôtre. J'y retrouve ensuite mon vieux complice José. Et voici Axel Jansen et Mauro Repetti avec sa famille. Mauro est la personne qui a fait 3 fois le Mortirolo avec Gabor Györgyi, quelques semaines plus tôt. Mauro sera le lien entre Sion et la Hongrie. Le programme de chacun est vite établi. Pour le grand tour du Pas de Morgins, col de le Croix et col des Mosses, nous serons 4 : Gabriele, Mauro, Axel et moi-même. Avantage : nous parlons tous l'anglais ! Avanti!

Quelque peu trompés par les deux sorties d'autoroute, nord et sud, de la ville de Monthey, les voitures finissent par se retrouver au grand parking en terre de Monthey sud. De là, on entame directement les hostilités du Pas de Morgins par la nationale. Les 500 premiers mètres permettent à Axel de faire de l'esbrouffe avant de constater qu'il n'est pas dans un très bon jour. Avec Gabriele et Mauro, nous montons tempo jusqu'à l'épingle à droite où se trouve l'embranchement vers le village de Trois Torrents. Deux avis de membres éminents nous avaient conviés à prendre vers ce village afin de quitter la circulation automobile intense de la nationale. Dès qu'Axel nous a rejoints, on s'élance dans Trois Torrents et il nous faut plus d'un kilomètre avant de trouver notre havre de paix en la personne d'une route superbement asphaltée à droite vers Morgins, tranquille, peinarde et régulière. Jouissant du paysage et de la quiétude, Gabriele, Mauro et moi-même faisons de la causerie. Au sommet, on attend Axel et un passant nous immortalise devant le panneau ad hoc.

Immortalisation morginesque avec Axel, Mauro, Daniel et Gabriele.

Ce "+3" a été pour ma part sans problèmes : bonnes jambes, bonnes sensations, bonne compagnie ! On descend par la nationale et à Monthey au pied retrouvé, on retrouve aussi la famille de Mauro qui nous fait un petit signe. On passe le pont sur le Rhône, afin d'aller attaquer les cols de l'autre rive. Axel, pas trop bien, nous signale qu'il va uniquement faire le col des Mosses. Avec les deux italiens, on va s'attaquer aux 22 kilomètres du col de la Croix à partir d'Ollon.

A Ollon, on se ravitaille et on attaque les premières rampes directement pentues du col de la Croix. 10% la plupart du temps, sous un soleil de plomb. remiers kilomètres à trois sans problèmes, puis soudain, sensation ô trop souvent connue, les jambes deviennent lourdes, j'attrape un mal de dos épouvantable, ma nuque me brûle. Pourtant, je connais mes instabilités thermiques et je sais que je dois m'hydrater beaucoup. J'ai déjà bu deux bidons et j'ai rempli le tout à nouveau : rien n'y fait. Je laisse aller mes compagnons qui continuent à une belle et fière allure de s'élever sur les pourcentages ardus du col de la Croix.

Deux italiens à pois rouges sur les pentes du col de la Croix.

Pour moi, à 10km du sommet, le calvaire commence : plus de force, les reins à hurler, la tête lourde. je ne comprends pas la raison, mais je continue tant bien que mal. Je m'arrête à 5km du sommet, incapable d'avancer encore d'un mètre. Je bois, je me couche sur un banc. Je me fixe un objectif : encore deux kilomètres d'un coup ! Chose faite en près d'un quart d'heure, je parviens à un bar sur la droite de la route. je m'y engouffre tant bien que mal, ai même du mal à commander mon demi litre de coca. je l'avale d'un trait et je dors sur la table en bois pendant cinq minutes. Mon compteur m'indique qu'il me reste 3 kilomètres : je devrais y arriver. Coup de pédale de souffrance après coup de pédale de rage, j'arrive au sommet où Mauro, sa famille et Gabriele s'inquiétaient de ma non arrivée en mangeant sur une table en bois. Je leur explique que ça ne va pas en souriant le mieux que je peux.

Mes confrères italiens écoutent ma mauvaise ascension.

Gabriele, de profession médicale, me trouve blanc. Je ne veux plus faire les Mosses et décide de retourner sur Monthey directement par la descente. Après la prise de photo devant la pancarte, Gabriele me pousse à les suivre vers les Diablerets car il ne veut pas me laisser descendre seul dans mon état. Il me dit que si ça va mieux, eh bien tant mieux, et si ça ne va pas mieux, la famille de Mauro peut me prendre dans la voiture suiveuse. OK, je me lance. La descente me rafraichit et me fait du bien. Gabriele me dit aux Diablerets : "ah, tu as retrouvé des couleurs". Là-dessus, il nous gratifie d'un détour par une côte offerte gratuitement par la société Brunetti dans le village. On en rigole puis on continue à descendre, les forces reviennent. Au carrefour avec le col des Mosses, je me décide à grimper ce col le plus loin possible. La petitesse des pourcentages dans les derniers kilomètres m'aidera à me retrouver et je parviens juste après mes deux compagnons au sommet, dans un cadre de station d'hiver pas trop mirifique. ceux-ci sont décidément bien costauds et de bons grimpeurs. Ils peuvent arborer fièrement leurs maillots blancs à pois rouges. Merci Gabriele de m'avoir boosté et forcé à continuer : c'est ça un groupe : vraiment merci ! Et merci à Mauro et à sa famille pour leur disponibilité !

le dernier du jour est atteint.

La descente est jonchée de travaux. Elle est tortueuse mais agréable avec de belles vues un peu partout. On rejoint en bas de la descente Axel, qui finalement, a aussi retrouvé des forces en mangeant à Orroir, en grimpant le col des Mosses à son rythme. Au sommet, il voit arriver un cyclo. Un brin de discussion finit par leur témoigner qu'ils sont tous deux du BIG et que l'autre est un suisse fameusement affublé de titres de toutes sortes dans les cyclosportives. Dans la descente, Axel a aussi le malheur de se faire heurter par une caravane dans les travaux mais heureusement, plus de peur que de mal. On finit à quatre nos huit heures de vélo, par un arrachage de braquet final jusqu'au parking. Voilà une journée chaude et bien remplie. Un "+5" pour moi depuis le début du voyage.

Je suis heureux de me doucher et de regarder un peu les J.O à la TV avant de rejoindre à 20h tous les autres pour le souper raclette au camping. es groupes s'amènent de partout. A ceux rencontrés le matin, viennent s'ajouter la famille de Dominique Jacquemin, la femme d'Etienne qu'on remercie pour les additions dispatchées, les trois hollandais Martin Kool, Hans Koedijker et Philip Hul; un cyclo flamand de Landen, rencontré par José,... Nous sommes 25 à table. Ca cause toutes les langues en se croisant, ça cause BIG, ça cause pourentage, ça cause surtout amitié, passion, partage et projet. Que c'est agréable !

La table du soir qui va grandir au fur et à mesure de la soirée.